Plus que neuf jours
Le 31 août à 19 h 30, je prends le vol Paris-Shanghai sur Air China. Impatience quand tu nous tiens.
Il ne reste que neuf jours avant le départ. Tout est prêt. ce week-end, j'ai dit au revoir à la famille, réunie à l'occasion du mariage d'un cousin. Sympathique fête par ailleurs et comme disait le frère du marié, samedi soir il y a eu beaucoup de viande morte. Un petit rhum brun en provenance direct de la Martinique a fait le tour des tables à la fin du repas. Très bon mais son effet kisscool a fait des ravages dans les rangs masculins. Entre Daniel qui se plante dans le fossé, tout beau avec son costard, le frangin qui squatte une voiture de flic pour aller gerber, Norbert qui fait la serpillère à l'entrée de la salle, Jacques qui danse avec toutes les filles sur la piste, Samuel qui vous attrape en embuscade au bar pour remplir le godet... bref une grande soirée...
C'est la dernière ligne droite. Enfin. Le temps me paraissait long. Mes papelards administratifs sont enfin bouclés... Et cela n'a pas été de la tarte... Pour autant, je ne ressens pas encore de grande excitation. Je suis d'une sérénité qui m'étonne. Je suis ni triste, ni heureux... prudent. Me méfiant toute projection qui pourrait se révéler être une désillusion. Car c'est cela que je crains le plus. C'est pourquoi j'adope cette position un peu défensive.
Néanmoins, je laisse surbriller ma pointe d'optimisme. Autrement, cela ne sert à rien. Je veux me couper avec la morosité française, avec le pessimisme européen. Je regarde l'horizon mais je ne distingue pas ce qu'il y a au loin. J'avance...