Bizutage dans l'armee
Le mois dernier, un bizutage dans l’armée russe qui a tourné au drame faisait la une des médias internationaux. L’intervention du comité des mères de soldats a permis de mettre en lumière ses brimades gratuites et l’état de décomposition de l’armée russe. Le bizutage violent et humiliant n’est pas l’apanage de la seule armée russe. En Chine, cette pratique est courante. Une amie chinoise dont un de ses amis (dit frère) a intégré l’armée le confirme en rapportant son histoire. A la sortie de l’université, discipliné, il choisit de rejoindre l’armée au simple titre de soldat de deuxième classe alors qu’il pouvait intégrer immédiatement l’école des officiers. « Il voulait être imprégné du quotidien des soldats afin de mieux les commander plus tard ». Un choix étonnant compte tenu de la course à l’ascenseur social qui anime le pays. Il tomba de haut. Lors des classes (période à laquelle tout nouveau bleu reçoit un formatage et acquiert les bases de la vie militaire), il subit avec ses collègues de promotion de nombreuses brimades qui vont du tabassage collectif en passant par manger ses excréments. Racket, vol, sous couvert d’une discipline de fer est alors son lot quotidien pendant cette période de transition. « Les officiers supérieurs sont complices. Ils ne participent pas directement mais ils ferment les yeux ». Les témoignages sont rares et tout ce qui touche à l’uniforme provoque une certaine crainte ou réserve. Cette amie n’a pas justifié ces actes. Ni indignée, ni ton réprobateur, sa parole s’apparentait à de la fatalité ou au commun.