Courrier aux lecteurs

Publié le par Guillaume

Mardi soir, dans un bar à expatrié, un de mes compatriotes me faisaient part de ses critiques à propos de mon blog. Il me reprochait d’être « racoleur ». Et ce que je pouvais mettre en ligne n’était en rien en phase avec ce qu’il observait. Ouvert sur les critiques constructives, je mis mon égo de côté pour réfléchir à ce qu’il avait amené à établir ce constat. Il n’est pas le seul puisque ces derniers temps je reçois des mails peu flatteurs de certains des lecteurs. Outre l’agressivité de quelques propos qui ne me laisse pas vraiment indifférent, on m’accuse (et le mot est loin d’être fort) d’avoir un regard « noir et pernicieux », de mettre en avant ma « perversité », d’être « négatif comme tous les journalistes », de porter un regard « arrogant d’un Français qui croit toujours avoir raison », de considérer les « Chinois comme des barbares ». La suite est longue. J’aurais bien aimé qui me les laisse en commentaire. Pour mes défenseurs, s’il en existe, cela aurait été une bonne raison de débat. Bref.

A la lecture de ces critiques peu élogieuses (mon tort est également de laisser quelques fautes d’orthographes), je leur répondrai comme suit. Ce blog n’a pas vocation d’une description et interprétation universelles et figées de la Chine. Et sur ce point je l’ai souvent rappelé.  Il est parcellaire et ne montre qu’une partie des problématiques de la Chine. De plus, je ne suis pas adepte de la pensée binaire, blanc ou noire, raison ou pas raison. Le journalisme m’a appris une chose : la complexité des interactions.

Je parle de prostitution, de violence, de pauvreté mais aussi de belle rencontre. J’écris sur l’hypocrisie. J’approuve, je m’indigne… Il y à boire et à manger pour tous. Tous les jours je suis dans la rue. Mes fréquentations sont diverses. Je ne m’enferme pas dans un ghetto à expatrié avec un salaire confortable. En ce moment c’est plutôt le contraire. Les témoignages sont ceux de Chinois ou la résultante de rencontre dans la rue.  Je m’appuies sur des faits approuvés par ceux qui vivent ici au quotidien. Je ne parle pas de la Chine en général mais des Chinois de Nanjing, ville en plein mouvement mais qui ne peut en aucun cas se comparer à Shanghai, Hong-Kong ou Beijing. Le nombre d’étrangers est certes en pleine explosion mais son influence reste toute relative. La ville a gardé un rythme, une manière de fonctionner que je qualifie de Chinoise.

Alors pourquoi m’intéresser à des sujets en relation avec le sexe et la violence. Est-ce pour augmenter l’audience de mon blog ? Que nenni. Dans la construction d’un journal le traitement de ces sujets aurait toute sa part. Parce qu’ils sont révélateurs d’une société en mouvement. Il n’existe pas de lumières sans ombres. Parce que mon blog n’est pas un agenda ou un site de voyage pour personne en mal d’exotisme. Donc je corresponds parfaitement à la définition du Lonely Planet lors de son choix des blogs pour son catalogue. Mon blog n’est pas une invitation au voyage, il est une invitation à une certaine réalité. Une invitation à l’information de quelques problématiques. En effet, lorsque je parle de bordel, cela fait hisser les cheveux des bien-pensants, dont je souligne un petit nombre n’hésite pas à faire appel aux prostituées. Un fait que j’observe tant ici que lors de mes années précédentes en France. Mais il s’agit surtout de démontrer à quel point son expansion révèle les souffrances d’une société et sa contradiction avec les lois et doctrines édictées par le gouvernement fédéral. Ou tout simplement en rupture avec les mœurs conservatrices et les tabous sexuels qui traversent ce pays et ce peuple, qui régissent la famille et les relations intergénérationnelles.

Bref, j’accepte la critique. Mais pour être l’objet d’une certaine agressivité, je crois que j’ai réussi mon pari : taper là où cela fait mal. En cela, je respecte plus ou moins la maxime d’Albert Londres : porter la plume dans la plaie. En France c’était ma signature. Toujours prêt à en découdre. Cela m’a valu souvent des ennuies et des oppositions. Mon combat se porte surtout contre la léthargie qui anime les sociétés occidentales dont notamment la France. Je pense différemment avec l’esprit de tolérance, mais pas de complaisance.

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J
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C
Si May yan n'est pas du racolage ....
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C
Si May yan n'est pas du racolage ....
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C
Si May yan n'est pas du racolage ....
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