Quand la chine change le monde

Publié le par Guillaume

J'avais lu de lui le "capitalisme zinzin". Erik Izraelewicz, le directeur adjoint de la rédaction des Echos, quotidien économique, vient de signer un nouveau essai économique : "Quand la Chine change le monde". Un livre argumenté, il échappe aux prédictions, aux théories économiques ambiantes pour nous fournir une analyse claire et concise.

Le retour de la Chine ne devrait pas inquièter si on reste sur les théories économiques qui jusque là fondent l'économie mondiale. Ce serait l'ordre naturel. Les pays riches devraient même s'en satisfaire. Or la Chine risque de bouleverser la mondialisation et mettre définitivement au placard nos chers Ricardo, Smith et conseurs. " Quoi qu'il en soit, la Chine est et va être au court des vingts prochaines années au moins, le facteur de la déstabilisation de l'économie mondiale ", assure l'auteur. Et pour cause : le développement des pays s'étaient fait jusqu'ici sur les avantages comparatifs (revoir ces cours d'éco du lycée). Les pays les plus avancées laissaient leurs métiers traditionnels aux nouveaux pays qui pouvaient produire à plus bas coût et donc moins cher. De cette destruction naissait la création : de nouveaux métiers émergeaient reposant sur des technologies plus avancées. Le Japon dans les années 60 et les petits dragons dans les années 80 en sont les parfaits exemples. Ces derniers ont ainsi vu leur niveau de vie augmenté, lâchant à leur tour ces métiers qu'on susnomment aujourd'hui de faible valeur ajoutée à d'autres pays émergent, l'Indonésie... S'en suivaient une nouvelle répartition du travail sur le plan international.

Mais la Chine bouleverse tout. Par son gigantisme démographique, par le moment de son décollage (à l'heure du net) et par son hypercapitalisme sur fond de didacture. " Si le XIXe siècle a été pour nous celui de l'humiliation, le XXe siècle celui de la restauration, le XXIe siècle celui de la domination ". Reprenant les propos du gouvernement de Beijing, cette phrase peut nous faire froid dans le dos, pour nous les Européens. La Chine va retrouver sa première place, celle qui lui a été attribuée pendant des siècles. Elle n'est pas seulement l'atelier du monde, elle a investit l'Espace, les hautes-technologies. Là où l'avantage comparatif devait nous protéger.

Le XXIe siècle n'a pas commencé en 2001. Cela est juste une histoire de clandrier. Mais en 1979 avec l'arrivée de Deng Xiaoping. Nous y sommes. Et je reste étonné par notre aveuglement. Nous sommes les témoins d'un empire émergent qui remplacera à la tête les Etats-Unis, déjà en difficulté.

A nous de faire de l'Europe une zone économique viable reposant sur des modèles différents. Car en terme de coût et de compétitivité nous serons dépassés.

 

Publié dans livres

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article