L'expatrié, le nouveau colon ?
Je ne me doutais pas à quel point l’expatrié pouvait être à ce point sans vergogne. Bien sûr, ils ne sont pas tous comme cela. Ceux que je décris se retrouvent dans les bars à expat. Ceux qui se montrent le plus. Ils viennent étaler et leur arrogance, voire leur mépris pour les chinois. Les filles ne sont qu’un objet sexuel. Ils se félicitent et se satisfassent de cette facilité à les embarquer un soir. Leur soif de sexe tourne à la boucherie, à l’indécence. Ils ont oublié leur valeur, gâté par la situation de privilégié. Rien ne les dérange. Ils ne se justifient pas : « elles le veulent, alors pourquoi s’en priver ». De l’abus, il faut toujours se méfier du retour de bâton. Ils crachent, se moquent volontiers des chinois. Ils ne s’intéressent qu’aux opportunités qu’offrent la Chine. Sa culture, son peuple, ils les piétinent avec une telle imbécillité. Leur langue : « cela ne sert à rien. L’anglais est bien suffisant ». Leur attitude est celle du colon. Les hommes oublient vite le passé et ses leçons. Ils recommencent sans cesse ces conneries. Il était un temps où les idées et la liberté avaient leur place dans les valises du business. Aujourd’hui, nous les avons remplacé par notre obsession de la consommation. L’échange se résumant à des produits et à des chiffres. Toute conscience déjà fortement réprimée, du moins si elle tend à s’exprimer, reçoit le coup de grâce de l’extérieur.
On me dit qu’il faut être solidaire entre expatrié. Qu’on ne peut s’accuser mutuellement de nos faiblesses. C’est la règle. Je ne suis ici ni pour le business, ni pour devenir un privilégié. Je suis ici avec un regard d’un observateur. Et maladroitement, je tente de porter la plume dans la plaie. Alors si je dois franchir la ligne, ce sera avec fierté.
En France, je ne me taisais pas. Quitte à en subir les foudres de mes hiérarques. Ici, je continuerai à l’ouvrir quitte à froisser leur orgueil et leur vanité.